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Au cœur de l’ancienne seigneurie Lepage-Thivierge, appelée familièrement la seigneurie de «l’Anse-aux-Coques», s’élève encore fièrement sur le chemin du Roy, à main gauche en quittant Pointe-au-Père, l’un des plus anciens moulins à farine de la région. Fidèle témoin de l’époque seigneuriale, le Moulin Banal fut construit au tout début du XIXè siècle par la famille William Ross, alors propriétaire de la seigneurie. Rapidement, le moulin assuma son rôle important, unique et officiel d’être le pourvoyeur de la farine blanche qui deviendrait le pain quotidien des humbles habitants. Quelques années plus tard, suite à sa mort, la veuve de William Ross vendit le domaine à dame Marie-Geneviève Noël, veuve de Joseph Drapeau.

Le moulin seigneurial, d’abord construit en bois, était tombé dans un tel état de délabrement, qu’en 1848 le meunier craignait de le voir s’écrouler dès qu’il commençait à faire tourner les meules, tant la bâtisse était «penchée et déplombée par état de vétusté». Si la plupart des vieux moulins ont dû fermer leurs portes sous les coups du progrès, telle n’est pas l’histoire de celui-ci.

Ils sont venus nombreux les notables de Ste-Luce en ce 12 août 1848, exiger de la seigneuresse Drapeau la reconstruction dudit moulin. Les héritières de seigneur Joseph Drapeau, obtempérèrent à cette mise en demeure et engagèrent un «entrepeneur-ingénieur-menuisier-meunier» de St-Gervais, le sieur Louis Bernard, pour le remplacement de cette bicoque de bois par un magnifique moulin de pierre des champs, muni alors d’un outillage de première qualité, à qui l’on doit aujourd’hui, 156 ans plus tard, les vestiges d’une époque de fiers bâtisseurs.

Suite à sa réfection, s’en suit un roulement de meuniers, tant à titre de propriétaires qu’à titre de locataires. En 1850, le moulin est en opération et sera loué à différents meuniers, dont Louis Bernard et Pierre Goulet en 1850, Pierre Tremblay en 1851 et le couple Sophie Gagné et Jean-Baptiste d’Anjou vers les années 1881-1884. Bénéficiaire de l’héritage seigneurial, Ulric-Joseph Tessier vendra le moulin à farine «avec ses meules, bluteaux, tournants et travaillants…» au sieur François-Xavier Lebel.

Ce dernier le donnera à son fils en 1891, qui le vendra à Louis Fortin en 1905. Le dernier meunier à l’occuper, Émile Perreault, en prendra possession le 11 mai 1920 et continuera à moudre le blé jusqu’en 1926. Le moulin aura donc été en opération pendant près de 125 ans.

Le gouvernement du Québec se porta acquéreur du moulin en 1927, lorsqu’il dut exproprier le terrain pour y construire une route. C’est en 1941 qu’il le restaura pour en faire un centre d’accueil touristique. Aujourd’hui, le Moulin Banal du Ruisseau-à-la-Loutre est devenu un point d’attrait touristique important. En souvenir d’un autre âge, il demeure l’un des vestiges les plus précieux de notre patrimoine régional. Converti en restaurant au début des années 1990, le moulin s’est départi de sa roue et a effacé ainsi les traces de sa mission première. En l’an 2000, nous nous en portâmes acquéreurs pour en faire un centre de formation spécialisé en éducation, le Centre d’étude et de développement pédagogique. En 2006, nous avons élargi cette mission et offert au public la possibilité d’y séjourner et de se nourrir de l’esprit des lieux en l’opérant comme «Gîte du passant» du 1er juin au 30 d’octobre. Peut-être ainsi, retrouvera-t-il une partie de sa noblesse perdue en nourrissant l’esprit plutôt que le corps.

Tous droits réservés © Le Moulin Banal 2010
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